Deltombe
Ayant toujours dessiné, j’ai commencé à peindre régulièrement au début des années 2000.
Après mes études en architecture à La Cambre, j’ai suivi plusieurs ateliers dans les académies de Saint-Gilles, d’Ixelles et de Molenbeek..
Mes premiers travaux sur papier mêlaient plusieurs techniques: les encres et les crayons de couleur, l’acrylique, l’huile… en favorisant les teintes vives et lumineuses et les grands formats.
Après quelque temps, j’ai retravaillé ces grands papiers en les découpant et en les assemblant pour créer une série de collages et de tressages.
Puis je suis passée aux toiles cousues, d’abord en jouant sur l’accord des teintes des fils et des toiles, puis en repeignant tout ou partie des assemblages.
Les thèmes du recyclage de la transformation de la disparition traversent mon travail.
Dans l'onglet "Souvenirs du futur" est présenté un journal du quotidien des dernières années, sous forme de collage et de linogravure.
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Je développe actuellement une série de gravures sur le thème du territoire.
"Cousus du fil rouge" - Florence Marchal
Marie-Pierre Deltombe a toujours dessiné. Cela s'est concrétisé dans sa profession d'architecte et s'est poursuivi dans la peinture. C'est en cherchant le fil rouge qu'elle ne trouvait pas entre ses grandes toiles précédentes, qu'elle s'est mise à déconstruire celles qui ne lui semblaient pas abouties. L'idée de les reprendre, de leur donner une nouvelle vie, un sens nouveau, de recycler toute cette matière abandonnée la guida. Les toiles peintes et repeintes furent démontées, découpées et mélangées, prêtes à redevenir peinture, autrement.
Le travail de Marie-Pierre Deltombe raconte le questionnement du peintre dans son processus de création. Et c'est dans la fabrique de ses toiles que nous croyons deviner ce monde intérieur qu'elle-même tente de capter et de comprendre. Chaque bout de toiles découpées est la capture d'un instant déjà passé, un moment dépassé qui n'a plus lieu d'être, prêt à devenir le commencement d'autre chose. Il se mêle et se juxtapose à d'autres pour former le présent, dans la répétition d'un geste qui compose presque machinalement, laissant place au corps, qui, lui sait, les mutilations ressenties, tapies au plus profond, les blessures qu'il se doit de cicatriser.
Des fragments de toiles vierges, des morceaux de pages blanches, au fur et à mesure, se sont ajoutés aux anciens, tout comme des trous, des vides ont percé ces constructions fragiles ; l'ensemble à nouveau travaillé sous le pinceau, car couleurs, matières et formes sont indissociables de la composition.
Les peintures de Marie-Pierre Deltombe sont, pour nous, comme de petites fenêtres ouvertes sur nos mythes, invitant à la tâche, Ariane et Pénélope, ou encore Prométhée, l'étrange créature. Toiles mutilées et recousues du fil rouge, dans un désir d'infini, sans cadre, mais aux bords travaillés pour effacer les limites du corps à l'ouvrage...
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